Département Lettres et Arts

Ce séminaire propose d’aborder les dynamiques religieuses contemporaines en Asie du Nord-Est (Chine, Corée, Japon) à partir de la question de l’action divine. Cette approche aura deux visées : d’une part, replacer dans les débats sociologiques le rapport au divin qui est bien souvent évacué (ou minimisé) de l’analyse du fait religieux ou limité par l’usage de concepts qui demeurent vagues (croyances, rituels, symboles…) et d’autre part, affiner le jeu d’échelles entre les perspectives microsociologiques qui s’intéressent aux expériences des individus dans leur complexité et celles macrosociologiques qui cherchent à saisir les contextes de production et de possibilité de ces expériences.

Cet enseignement s’appuiera sur le cas des bouddhismes d’Asie du Nord-Est tels qu’ils sont confrontés au projet des modernités, au sens qu’en donne Bruno Latour, c’est-à-dire visant à aboutir à la stricte distinction entre humain et non-humain (objets et choses). Les ethnographies de l’action divine présentées dans le séminaire montreront comment les acteurs du bouddhisme parviennent – en différents contextes sociétaux – à déplacer, brouiller, se jouer des frontières entre humain et non-humain, pour façonner un discours sur ce qu’est le divin et créer les dispositifs qui conduisent les individus à en faire l’expérience.

Mobilisant à la fois des recherches en cours sur le bouddhisme en Chine et des cas documentés sur l’Asie du Nord-Est issus de travaux publiés en français et en anglais, ce séminaire aura pour objectif d’initier les étudiant.es à l’actualité des analyses socio-anthropologiques sur le fait religieux et à l’étude des processus historiques des religions en Asie du Nord-Est. Le cours s’autorisera quelques détours par la littérature des études bouddhiques qui abordent d’autres zones géographiques du continent asiatique.