PHI-4202 : Symboles et hiéroglyphes
Symbols and hieroglyphs
- Enseignant(s) :
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- Audrey Rieber
Niveau
M1+M2
Discipline
Philosophie
Public externe (ouverts aux auditeurs de cours)
Informations générales sur le cours : PHI-4202
Dans ses Cours d’esthétique, G.W.F. Hegel considère la pyramide comme l’art symbolique par excellence : le contenu spirituel et religieux du peuple égyptien s’y exprime tout en restant empreint de mystère. Colossales, sublimes, confuses, les prouesses architecturales de l’ancienne Égypte sont un début spectaculaire et imparfait de l’art. Elles partagent les défauts de l’expression symbolique. Cet art qui depuis l’expédition napoléonienne en Égypte (1798-1801) a déclenché une passion archéologique et artistique, l’égyptomanie, fait en même temps l’objet de savoirs significatifs avec le développement de l’égyptologie et le déchiffrement progressif des hiéroglyphes par Thomas Young et J.-F. Champollion dans les années 1820. Ce balancement entre fascination pour le mystère et volonté de compréhension est significatif de l’ambiguïté philosophique du symbole. Le présent cours propose donc de passer par le prisme de l’art et de l’écriture pharaoniques pour explorer le concept de symbole et sa constellation notionnelle (signe, fond et forme, écriture, inscription, image, interprétation) dans une perspective esthétique et de philosophie générale.
Tout en faisant une part belle à Hegel, on prolongera les enjeux sémiotiques de ses analyses par des lectures majeures du XXe siècle. On s’intéressera en particulier à la lecture de Derrida qui considère que Hegel fait de la pyramide « le sémaphore du signe, le signifiant de la signification ». La réflexion sera également enrichie des problèmes et notions développés en égyptologie, en histoire de l’art (Vivant Denon, Baltrusaïtis), en poétique (la condition du symbole est, selon Blanchot, « d’être enterré vif ») et en anthropologie (Philippe Descola). Une séance aura lieu dans la collection égyptienne du musée des Beaux-arts de Lyon. Une autre séance sera l'occasion d'écouter Gabrielle Charrak, actuellement en thèse sur "La réception de l'art égyptien dans l'esthétique philosophique allemande, 1807-1925 : Symbole et aspective" (ENS).
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En présentiel, sauf circonstances exceptionnelles.
Un nombre limité de places est réservé pour les auditeurs. Merci de contacter audrey.rieber [at] ens-lyon.fr (audrey[dot]rieber[at]ens-lyon[dot]fr) au préalable.
Validation : ponctualité, assiduité, un examen oral constituant en un exposé argumenté sur une question en rapport avec le cours puis en une discussion.
Jeudi
les : 23 janvier 2025, 30 janvier, 13 février, 27 février, 13 mars, 3 avril, 10 avril, 24 avril
Créneau(x)
- Jeudi Matin
Baltrušaitis Jurgis, La quête d’Isis : essai sur la légende d’un mythe, Paris, Flammarion, (1967), 1985.
Blanchot Maurice, La part du feu, Paris, Gallimard, 1949, « Le langage de la fiction », p. 79-89.
Denon Vivant, Voyage dans la Basse et la Haute Égypte pendant les campagnes du Général Bonaparte [1802], Paris, Pygmalion Gérard Watelet, 1990.
Derrida Jacques, « Le puits et la pyramide. Introduction à la sémiologie de Hegel », Marges de la philosophie, Paris, Minuit, 1972, p. 79-127.
Descola Philippe, Les formes du visible. Une anthropologie de la figuration, Paris, Seuil, 2021, 3e partie « Correspondances », p. 295-432.
Hegel G.W.F., Phénoménologie de l’esprit. Édition de 1807, trad. J.-P. Lefebvre, Aubier, 1991, en particulier « L’œuvre d’art abstraite », p. 462-470.
–, Cours d’esthétique (édition Hotho), trad. J.-P. Lefebvre et V. von Schenck, Aubier, 1995-1997, 3 volumes, en particulier vol. 1 (1995) « Introduction : Le symbole en général », p. 405-431 ; « La symbolique proprement dite », p. 464-484 ; vol. 2 (1996) « L’architecture autonome, symbolique », p. 261-289.