Département Lettres et Arts

L’expérience de la maladie peut être considérée comme une incidence biographique dans la trajectoire des individus. En effet, de son diagnostic à la potentielle période de guérison, une maladie entraîne de nombreux changements dans la vie quotidienne des patient-es, ne serait-ce que par les symptômes corporels et les traitements médicaux qui en découlent. A titre d’exemple, les rendez-vous médicaux, la fatigue et la douleur peuvent empêcher les patient-es de poursuivre leur activité principale (études, travail...).

En outre, toustes les patient-es n’ont pas le même vécu de la maladie. L’expérience de la maladie semble fortement déterminée par les dispositions sociales des individus et les contextes sociaux dans lesquels ils évoluent (familiaux, hospitaliers...). En effet, à titre d’exemple, les hommes issus de classes populaires ne sont pas touchés par les mêmes pathologies que les femmes issues de milieux favorisés, et n’ont pas non plus le même rapport au corps, à la santé et au milieu médical. Aussi, la récupération de certaines maladies varie selon les caractéristiques sociales des individus. Il existe donc des manières différenciées, voire inégales, de vivre la maladie. En ce sens, il est intéressant d’interroger les déterminants des différences et des inégalités sociales en termes d’expérience de la maladie. 

Le cours « Sociologie de la santé 1. Corps, inégalités sociales et expérience de la maladie » aura pour objectif de présenter les travaux classiques et contemporains qui interrogent et analysent d’une part, les changements induits par l’expérience de la maladie, et d’autre part, les inégalités sociales de santé qui en découlent. Ainsi, alors que le cours « Sociologie de la santé 2 » délivré en M2 par Audrey Vezian interrogera les professions et le rôle des institutions dans le domaine de la santé, ce cours se concentrera sur l’échelle des patient-es et de la relation de soin. 

Ce cours aura deux objectifs. D’une part, il s’agira d’interroger les différentes étapes de la trajectoire des patient-es (du diagnostic à la guérison, en passant par les traitements) afin de comprendre les conséquences de la maladie sur l’ensemble des sphères sociales (couple, famille, école, travail...). D’autre part, il s’agira de saisir les inégalités sociales de santé qui émergent aux différentes étapes de la maladie. Des exemples concrets tirés d’enquêtes de terrain permettront d’illustrer la complexité de ces phénomènes sociaux.